Le parti Nida Tounès qui, à un certain moment semblait être voué à la disparition, s’est allié officiellement au parti de Mohsen Marzouk, Machrou Tounès. Il est ouvert dès sa reformation (puisqu’il s’agit de la faction de Hammamet, conduite notamment par Salma Elloumi) à des projets d’unification de la famille centriste, dans le cadre des efforts de rassembler le Nida historique.
Lors d’une conférence de presse conjointe tenue, hier, les deux partis ont présenté le programme de cette alliance qui stipule notamment la participation aux prochaines élections avec des listes électorales et un candidat à la présidentielle communs.
A cet effet, Salma Elloumi, présidente fraîchement élue de Nida Tounès, a saisi l’opportunité pour rappeler implicitement sa mission : unifier les deux clans de Nida Tounès. «Il n’y a pas de place aux clans au sein de Nida Tounès, des élections ont été tenues pour élire un comité central légitime, qui représente tout le parti. L’objectif étant d’unifier de nouveau le parti», a-t-elle précisé. «Désormais, il n’y a qu’un seul Nida», a-t-elle martelé.
Si cette alliance intervient dans ce moment précis, c’est dans l’objectif d’essayer de constituer, à l’issue des prochaines élections, une force parlementaire capable de peser dans la prise des décisions législatives et éviter l’effritement parlementaire. C’est en tout cas ce qu’a souligné Mohsen Marzouk, président du parti Machrou Tounès, qui a mis en garde contre l’émergence de plusieurs petits blocs parlementaires, ce qui, selon ses dires, pourrait entraver tout le système de gouvernance.
«Le défi aujourd’hui est de créer une force parlementaire unie, pour éviter l’effritement au sein du parlement. Imaginez, demain, un parlement constitué de 15 blocs qui comptent chacun cinq ou six députés. Nous œuvrons à rendre la Tunisie dirigeable», a-t-il insisté.
Le programme de cette alliance stipule également la formation d’un haut comité de suivi présidé par Salma Elloumi et Mohsen Marzouk pour accompagner ce processus unificateur et s’ouvrir aux autres forces démocratiques issues notamment de la famille démocratique et centriste. Il a été décidé également de former un «conseil de secrétaires» composé de 14 membres ainsi que des coordinations d’alliance régionales qui représentent les deux partis.
Un gouvernement
sans Ennahdha
Cette alliance prévoit également la formation d’une équipe de compétences issues des deux partis capable de constituer un gouvernement qui pourra prendre les choses en main et assumer ses responsabilités, notamment en ce qui concerne l’opération des réformes structurelles à l’issue des prochaines élections. A l’horizon 2020, les deux partis prévoient également l’organisation d’un congrès « unificateur » et la formation d’un parti ouvert à toutes les forces progressistes.
Interrogé sur une éventuelle alliance avec Ennahdha, Mohsen Marzouk considère ce parti comme étant leur principal concurrent. «Nous serons contents de voir un gouvernement sans Ennahdha, après les prochaines élections. Maintenant, les choses sont entre les mains des électeurs», a-t-il précisé. Et de rappeler que «leurs principaux ennemis sont la pauvreté, le chômage et l’absence de réformes».